Réflexions

L’un a grandi dans le 6e arrondissement à Paris et l’autre dans la campagne de Nicolet. À l’aube de la Révolution tranquille, ils étudiaient à l’École des beaux-arts de Montréal.
Aujourd’hui, le Musée national des beaux-arts de Québec (MNBAQ) présente une rétrospective de leur cheminement artistique qui s’étend sur plus d’un demi-siècle.

Dans le cadre de la rétrospective COZIC. À vous de jouer. De 1967 à aujourd’hui, présentée au Musée nationale des beaux-arts du Québec du 10 octobre au 5 janvier 2020, Esse propose une discussion entre Ariane De Blois, commissaire de l’exposition, et Monic Brassard et Yvon Cozic, les deux artistes derrière COZIC.

Duo formé de Monic Brassard et Yvon Cozic, COZIC présentait sa plus récente exposition à La Maison de la culture de Longueuil du 1er octobre au 22 décembre 2016. Ayant pour titre Un étonnant voyage, cette exposition souhaitait montrer un aperçu de votre parcours qui s’est développé depuis les années soixante. À quoi pouvaient s’attendre les spectateurs ?

De tout temps. l’humain a cherché à s’expliquer l’univers dans lequel il était appelé à séjourner. Étudiant ce qui tombait sous ses sens, il s’est construit, selon l’époque et le lieu, divers systèmes, tentant d’agencer en un ensemble cohérent le monde auquel il faisait face.

Je présente ici des réflexions qui me sont suggérées par quelques œuvres récentes de Cozic et par le concert performance créé avec Claude Frascadore, compositeur, Jean-Paul Daoust, poète, et Jonathan Nemtanu, pianiste, et par la résonnance de ces œuvres avec des activités de Marcel Duchamp.

Cozic (composé du duo d’artistes Monic Brassard et Yvon Cozic) explore le rapport entre la dimension ludique et le côté fortement connoté des idées et des matériaux qui composent leurs œuvres. C’est entre autres dans cet esprit qu’ils ont travaillé à la création d’un nouvel alphabet basé sur des choix de couleurs. Nommé « Code couronne ».

Si la création en art consiste à y insérer de nouveaux signes, comme le voulait Matisse, les deux artistes qui signent Cozic y ont abondamment contribué  Depuis  quatre décennies, ils ont inventorié une pléthore de nouveaux signes, formés d’objets naturels, quotidiens ou industriels, dans des sculptures déployées en installations, qui sollicitaient ou non la participation du public.

Ils ont créé un univers du « jamais vu », coloré et ludique, étonnant, sensuel, teinté, a-t-on écrit, « d’une ironie douce sur les attitudes humaines ». Ils ont puisé aux ressentis d’un sensoriel très proche (« Surfaces à  caresser, à humer, à déplacer, qui vous prend dans ses bras » ), mais aussi plus éloigné, dont le sens empruntait  parfois à des allégories verbales (« Vêtir ceux qui sont nus » , etc).